2 mars Repérage étape 3 : Prémian

Tout avait bien commencé pour ce répérage. Il faisait frais et le beau temps était présent malgrès les jours pluvieux précédents. Estelle et Sylvain me rejoignent pour partir direction Prémian, au passage on prend Nasser puis Jérome qui nous attend à Castres (après une soirée de mariage !).

Arrivé à Prémian, on se couvre suffisamment car un petit vent frais est présent et on aperçoit une teinte blanche sur les sommets où nous nous rendons. On commence la montée de 900m de dénivelé, l’ambiance est bonne, les jambes chauffent tranquillement sur un sentier forestier large et carrossable.

Les choses se corsent un peu sur les derniers metres ou el Doctor nous annonce un fort pourcentage, et effectivement les vélos se cabrent un peu, mais pas de soucis si le raid passe par là en descente. La neige sur le chemin fait son apparition, timidement puis de plus en plus présente. Au passage d’un virage , la vue s’ouvre sur un paysage magnifique . On voit le Canigou blanc de neige, les corbières qui descendent vers la mer, les étangs de leucate, la vigie du massif de La Clape, et la mer argenté en fond éclairé par le soleil. On en prend tous plein les yeux.

La suite est plus venteuse, et quand on arrive sur le plateau, ça buffe à fond. Vite mettre le coupe vent pour ne pas se refroidir et avancer rapidement. La neige a été soufflé et on a parfois du mal a passer sur le vélo, le pied s’enfonce de 20 cms. Vive les pieds gelés.

Dès que l’on entre un peu dans la foret, on est abrité, mais l’épaisseur de neige nous fait réfléchir sur la suite a donner. Tant pis, on est la pour repérer, donc on continu. Et on a raison, le paysage est magnifique, les arbres couvert de neige, le chemin même large est délicat avec des cailloux cachés sous la neige, ça passe quand même sur le vélo. Et parfois très bien car la neige est fraîche (le son « prouf » si connu des adeptes de poudreuse est là).

On s’engage sur le tour du Lac de Vézole rive droite. Impec, nous avons l’impression d’être au Canada. Attention toutefois aux racines des pins et à la neige qui nous fait partir de droite et de gauche. Estelle se prend une petite gamelle sur un passage de planche, rien de grave. Il commence à faire faim. nous atteignons le barrage ou nous comptons manger, mais le vent est trop froid et nous sommes exposés, il va falloir continuer.

Le chemin est plus que délicat, et nous avons du mal a tenir sur le vélo avec les cailloux plus la neige parfois profonde jusqu’au genou. Nous rejoignons le point de vue du saut de vézole, les corps sont éprouvés par le froid, le vent et la marche dans la neige. On va manger un bout pour nous remettre un peu, mais personne ne parle, il était temps de s’arreter, mais pas trop. On reprend le chemin, il est franchement difficile à passer dans ces conditions.

Nous rentrons de nouveaux dans la forets et sur une piste large. Je m’obstine a chercher un monotrace qui passe sous le saut de Vézole, pas facile dans la neige. Finalement je trouve grace à la trace GPS, et on attaque une descente dans les feuilles mortes qui ont fait place à la neige. Très ludique, nous sommes à l’abri du vent, il fait déjà meilleur.

J’attaque un passage technique fait de racines, cailloux fuyant, branchages bas et grosses épingles, Nasser me fou la pression, il faut que je lâche les freins si je veux pas me faire couper en deux. Le bonheur que cette descente! On arrive sur une portion de chemin qui a été fabriqué style murette, Attention de ne pas chuter, car c’est un vrai mur à droite. Petite pause sur un replat pour attendre les autres: Jérome arrive, Estelle un peu plus tard… Sylvain se fait désirer. Nous plaisantons sur le fait que le chemin est particulièrement engagé à certains endroit. J’attend l’appareil photo à la main pour faire un cliché de Sylvain. Jérome le voit et là … « oh putain il passe par dessus le vélo » ! Enorme chute, on entend crier, on pose les vélos, on cours pour remonter le chemin et voir ou il a chuter. On voit le vélo 5 mêtres plus bas, mais pas de Sylvain, il cri au secours et nous comprenons qu’il est beaucoup, beaucoup plus bas. Il n’y avait rien pour arrêter sa chute. Demi tour il faut trouver un moyen de le rejoindre.

Estelle reste prêt des vélos, on descend en interpellant Sylvain. Le stress est présent, dans quel état va t on le retrouver vu le dénivelé qu’il a franchi. Jérome et Nasser arrivent les premiers. Sylvain est assis, il manque une partie du casque, et l’autre est brisée. Il est conscient mais à du mal à nous voir, il parle, il ne saigne quasiment pas, quelques griffures sur le visage. Quelques bonbons et il commence a reprendre ces esprits, nous voit, nous reconnais, arrive a s’exprimer de mieux en mieux, il a des réponses précises à nos questions.

Ne pas traîner, car il est plus de 15h. Il arrive a marcher, mal à l’épaule droite. On remonte tant bien que mal vers le chemin. Il faut parcourir 1km pour rejoindre la piste carrossable de la montée matinale. Le chemin est monotrace difficile, parfois exposé. Sylvain est conscient, je m’avance avec lui pendant que les copains essaient de récupérer le vélo (très difficile d’accès). Il tient une conversation normale mais la douleur se réveille. Il souhaite avancer, marcher jusqu’au bout, doucement on avance. Jérome décide d’appeler les secours car Sylvain a de plus en plus mal à l’épaule. Grace à Jérome et à ces explications les secours savent ou nous rejoindre. Sylvain décide de continuer, s’asseoir lui déclenche de vives douleurs dans l’épaule. Il me dit qu’il avait rêvé de cette chute… je pense que le choc y est pour qqchose.

On arrive finalement sur la piste, les secours ne tardent pas. Ils prennent en charge le blessé qui a eu beaucoup de courage de marcher jusque là. les pompiers l’emmène à l’hôpital de Castres. Nous rentrons de notre côté.

Le soir Sylvain me contacte, fracture de l’humérus et luxation de l’épaule droite. Il nous remercie tous. Vu la chute je me dis qu’il a eu vraiment beaucoup de chance.

Nous avons estimé à 25 mètres la distance entre le chemin et l’endroit ou nous avons retrouvé notre coéquipier.

 

Quelques photos ici:

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5 réflexions au sujet de « 2 mars Repérage étape 3 : Prémian »

  1. Merci Mathieu Pour le Cr, à l’identique !
    Le dicton à retenir :
    « Prend garde sur le sentier des Gardes…. »

    C’est le genre de sortie que l’on n’oubliera pas de si tôt !!!

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