Avant propos

Comme j’avais deux jours de repos en semaine, que les prévisions météo annonçaient tempête de ciel bleu, alors pourquoi  ne pas aller faire un tour de vélo !
L’idée étant de faire du vélo de route dans le beau et exigeant (j’allais m’en rendre compte) massif  du Jura.
Départ depuis l’aéroport de France et arrivée chez des amis qui résident dans le Haut Doubs et retour le lendemain par un itinéraire différant.

Au final 350km et 6000m de dénivelé positif , quelques coups de soleils et surtout des paysages à couper le souffle.

Jour 1

A la découverte des hauts plateaux

 

Départ à l’aube le Jeudi 1 Août en ce jour de fête nationale Suisse. La route s’élève peu à peu et je rejoins les contreforts du  Jura Alsacien, le château de Ferrette me voit passer et se demande où je peut bien aller si tôt.  Je continue la route et la première côte du Jura me sert d’échauffement  pas plus de 2 km mais avec des passages à 20%.

Une fois la frontière passée, je me retrouve en suisse, je continue de monter pour me trouver sur un plateau des Franches Montagne. Direction Saignelégier, la brune est encore présente dans les vallées et la rosée donne des reflets encore plus vert à l’herbe.
Une route en super état, le ciel bleu, l’herbe verte et des drapeaux suisses un peu partout, voilà le joli tableau de la matinée.  Par moment je me fais doubler par une Ferrari ou autre voiture de sport, mais pour le moment je ne regrette pas d’avoir pris ma monture à 2 roues.
Je continue sur le haut plateau sans réelle difficulté, j’aperçois au loin le Chasseral , que je dois gravir le lendemain. Vu d'ici, celà n'a pas l'air une très haute montagne et que je vais en faire qu’une seule bouchée…

 

 


J’arrive à la Chaud de Fond capitale suisse de l’horlogerie, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il est presque 12h et pas un chat (suisse) dans les rues, les grandes fabriques horlogères bordent la route au milieu des montagnes. 
Retour en France, après un bon repas de midi à Villers le Lac, ma forme est plutôt bonne, je décide de faire un détour par le saut du Doubs. On peut y accéder en vélo, mais c’est assez enclavé, donc une bonne descente/montée à la clé. Le Doubs se rétrécit a cet endroit et passe dans un éperon rocheux, pour finir par une belle cascade.


Je traverse Morteau réputé pour sa saucisse éponyme, les immenses cheminées des fermes appelées Tuyé permettent de fumer la fameuse saucisse.  
Il est environ 14h et il fait de plus en plus chaux, je quitte Morteau et les paysages changent sensiblement, il y a de plus en plus de sapins et uniquement des prairies. Je commence une montée qui doit me conduire à Pontarlier. Je calle un peu sous l’effet de la chaleur, du dénivelé et de la distance, je comprends qu’il me faut faire une pause.  A l’ombre d’un arbre allongé sur la prairie je fais une petite sieste.

 


Il me faut repartir, arrivé à Pontarlier je fais une pause trempette dans le Doubs, ça va beaucoup mieux : l’eau est super bonne et je suis presque arrivé.
Les paysages varient peut mais le relief est beaucoup moins prononcé, pourtant je suis à 800m d’altitude.  Les derniers km sont vite avalés : après avoir passé la journée tout seul face au vent je prends l’aspiration d’un tracteur, à 40km dans les montées, je me régale ! J’ai en vue Bouverans paisible village du Haut Doubs qui selon les locaux à le Meilleur Comté du Monde ! Accueil Super et Encore merci ! Je reviendrais !
Voilà fin de la première étape en  7h30 de pédalage.

 

Jour 2

Le Chasseral

Départ de Bouverans à 8h pour commencer je m’attaque au col de la République, comme échauffement il n’y a pas mieux. Les jambes sont lourdes de la veille, je  monte tranquille au milieu des sapins et profite du calme de cette petite route.
Je retrouve la civilisation à hauteur de la Cluze, je prends une photo du Chateau et me voilà parti pour une longue liaison qui va me conduire au pied du Chasseral. Je passe la frontière et chemine vers le lac de Neuchâtel. Cette route va s’avérer plus usante quelle n’y parait : le trafic conséquent, le vent de face, et les paysages sans grand intérêts. Notamment un tunnel en montée servant de caisse de résonnance aux camions et motos.
Je me retrouve sur les hauteurs du Lac, et la vue est superbe : le lac brumeux, les alpes en fond.  Le tableau est magnifique mais je n’oublie pas autant d’écouter mes sensations, je sens bien que mes jambes sont moyennes et qu’il va falloir gérer pour rentrer à la maison. Je décide de m’arrêter dans une épicerie pour manger un petit sandwich et boire une boisson énergisante.

La longue ascension en direction du Chasseral commence, on se croirait dans les Alpes, station de ski, chalets de montagne pourtant on doit être à 1000m d’altitude. Arrivé à quelque km du sommet je suis déjà bien entamé physiquement. Deux choix s’offrent à moi, soit je continue et descend sur Saint Imer soit je fais un détour par le sommet.  Je me demande si c’est bien raisonnable de grimper au sommet du Chasseral, sachant qu'il me reste 100km à parcourir. Je croise  un pépé local, qui me dit qu’il reste 500m pour 6km  mais que là-haut c’est vraiment exceptionnel.  Alors que décider ? Ca serra le sommet du Le Chasseral !!!


Je n'ai pas regreté, c’est un des cols les plus beaux que j’ai gravit : une petite route pas plus large qu’une voiture en parfait état au milieu des sapins et pâturages. La pente est raide, il me faut m’accrocher.
Puis arrive le sommet : c’est la claque ! Après avoir passé 1h dans les sapins et pâturages, au sommet la vue est exceptionnelle! L’horizon est découpé par la chaine des Alpes, du  Mont Blanc (au sud) jusqu’à la Jungfrau (au nord) en dessous on aperçoit les nombreux lacs suisses. Comme une impression de voler. La douleur de la montée est oubliée en une vision : c’est ça gravir des  cols. 


La descente rapide vers saint Imer ne me permet pas de récupérer complètement je fais une pause casse-croute, et me voilà repartit pour Tramelan. Un nouveau col se dresse devant moi. : Mont Crosin et ses 5km à 8.2%. Bon je suis plus frais du tout je monte tout à gauche, la chaleur commence à me taper dessus.


Ensuite un panneau indique  que la route que j’avais prévu d’emprunter est fermée. Joueur je me dis que je vais quand même y aller, un vélo peut toujours se faufiler… erreur Fatale ! La fameuse route fermée est impraticable des rochers sont tombés sur la chaussée. Je me tape un aller-retour suivit d’une déviation de plus 20km et 500m de Dénivélé positif.
Je dois écourter mon parcours plus vite que prévu, il me reste 60km et j’ai plus rien dans le moteur. Retour en Train suisse !

Bilan de l’épreuve, j’avais un peu d’appréhension avant de m’élancer dans cette aventure, je n’avais jamais fait autant de bornes tout seul et sur un vélo de route. Ca s’est plutôt bien passé, je suis assez satisfait de ma forme, j’ai juste du mal avec les grosses chaleurs, ça me coupe les jambes. Je dois aussi avouer que 14h30 de vélo ça fait mal aux fesses ! Mais content d’avoir découvert des lieux des paysages d’avoir fait un passage à Bouverans  

Le Jura c’est pas bien haut mais ça monte sec !