Avant propos

Après avoir vu notre traversée de la suisse en VTT Alexandre, m'a demandé si je ne pouvais pas organiser une petite ballade dans ce style... J'ai pensé dessuite au Jura avec ses vertes prairies et ses montées raides ! Une fois la date calée (weekend de l'ascension 2015) , je fais des recherches sur le parcours . Le parcours balisé proposé par swiss bike me semble un peu facile, beaucoup de pistes et de route. Je trouve une trace sur internet qui me semble bien plus amusante. On a trois jours pour effectuer environ 320 km , avec envrion 2500m de dénivelé positif par jour.

Cette fois ci , on est 4 +1 a participer à cette aventure, Damien, Alexandre, Jean Michel , Cecilien et Marie qui réalisera l'assitance .

Le parcours est le suivant : Départ de Bâle et arrivée prévué à Genève . Avec une étape à la Chaud de Fond et une autre à Vallorbe.

La Vidéo de notre aventure !

 

Jour 1

Bâle - La chaud de Fond : Le Long du Doubs

 

Un départ sous un beau ciel bleu, une équipe motivée et souriante. Lorsque nous montons sur nos vélos l’excitation est à son comble ! Après plusieurs mois de préparations, entrainements nous voilà partit !! Les Routes goudronnées et large succèdent vite à des pistes forestières.  Je suis un peu tête en l’air lors du départ je me trompe de direction, et nous jardinons un peu… Quelques hésitations plus tard nous trouvons le bon cap. La piste roulante nous immerge dans les sensations Vététistiques : un air senteur pin, des paysages de sous-bois se succèdent sous nos visières, le bruit des petits cailloux sous nos crampons. Voilà nous quittons le Sundgau alsacien pour et le premier contre fort du Jura est en vue. La première montée est à l’image de toutes les ascensions du Jura : raide entre 10% et 20 % de pente, assez longue 20 min et sur une piste entre foret et pâturages. Nous voici sur les sommets du jura Alsacien, nous admirons la vue qu’ils offrent sur la plaine du Rhin dominée par sommets vosgiens et foret noire. Nous apercevons notre point de départ : il parait déjà si loin, pourtant nous n’avons parcourus qu’un tiers de notre parcours.
Sur une piste au milieu d’un pâturage nous passons la frontière : bienvenue en suisse !

 


La trace nous conduit à Sainte Ursanne où nous attend le ravitaillement. Le Village médiéval est au bord du Doubs c’est magnifique rivière qui va nous accompagner durant les 30 prochains km. En ce jour Férié les Suisses profitent de la nature, le long du Doubs ils font leur barbecue, pèchent ou randonnent. Nous suivons un sentier étroit à fleur d’eau. Le chemin est jonché d’obstacles : les barrières à vache !! Les différents passages pour les randonneurs nous offrent un défilé de style : tourniquet, échelle, fouets, fermeture automatique, et mon préféré le passage de rondins  (pas besoin de descendre du vélo). Cheminant,  je surprends une randonneuse qui tombe littéralement à la renverse, je me fais chambrer «  tu les fais toute tomber ». Quant à Damien il s’est fait une copine, hélas au milieu du chemin elle lui a tournée les sabots ! Meuhhhh !!!
Le sentier qui avait suivi le Doubs va brutalement le quitter. La piste à pente raide nous conduit sur le plateau du Jura, la montée dure et la fin de journée se fait sentir, on s’accroche au guidon. La promesse d’une arrivée proche nous redonne de l’énergie. Le paysage du plateau est magnifique, des prairies fleuries où paissent chevaux et vaches, des petits murets de pierre calcaire, et parsemé de grands pins couleur sombre. C’est la fin de l’étape, nous voici arrivée à la Ciboure où nous attend la soirée fondue !

Stats de la journée 126 km pour 7h50 et 2500m de D+

 

Jour 2

La Chaud de Fond - Pont de martel : Le velo Rail

La nuit réparatrice sur les hauteurs de la chaud de fond, nous donne plein de courage et le temps gris n’entame en rien notre appétit de pédalage. Nous voilà donc partit sur une piste large qui fait la jonction entre ferme de pâturages. Un tracteur roulant à vive allure nous double, je prends son aspiration, le bougre me décramponne après quelque temps, je me retourne et les copains sont très loin derrière… La montée sur le plateau nous permet de surprendre un renard et un lièvre on se croirait dans une fable de la fontaine. La piste qui suit la ligne de crête du mont nous laisse songeur, sapin et prairie sont avalés par la brume, nous sommes seul au milieu de la nature. Nous roulons à une altitude de 1200/1300m et le ciel nous gratifie de quelques flocons. Alors que la route redescend les quelques flocons se transforment en grosse averse. Le mélange pluie et vitesse est dangereux pour le cycliste … en 10min la pluie battante mélange de grosses goute et flocons à raison de nous. Nous sommes glacés. Les Ponts de Martel : terminus !! Arrêt de la troupe à la gare, glacé grelotant nous décidons de finir en train.  Cette mésaventure nous rappelle que nous sommes à la merci de mère nature. Au café de la gare nous recevons un super accueil, et une boisson chaude plus tard nous voilà dans le train. A travers la vitre la neige tombe fort et commence à coller au sol nous avons bien fait de bâcher. Après quelques changements de train, chargement déchargement de vélo, nous voici à Vallorbe.  Une soirée sympa nous attend et nous tombons vite dans un profond sommeil.

Stat : 26 km de vélo


Jour 3

Vallorbe Neuchatel : La revanche !

L’étape tronquée de la veille nous a laissé un gout d’inachevé. Nous décidons de la refaire en partant de Vallorbe et direction Neuchâtel. La nuit dans l’auberge pour tous a été fort agréable et nous prenons un solide petit déjeuner au fromage truffé. Nous voici dehors à préparer les vélos. Le soleil pointe son nez et un bruit cliquant nous intrigue. Venu  de nulle part un troupeau de vaches  et leurs nombreux bergers passent devant notre auberge. C’est la transhumance !! Pour l’occasion les vaches portent d’énormes cloches qui font un bruit assourdissant. 8h30 tout le village est réveillé ! Magnifique ! Nous partons les sourires sous les visières.

Sur une portion de route un tracteur nous rattrape et nous double et comme à ma grande habitude je me cale dans son aspiration, hélas la remorque ne transporte pas du lait comme la veille mais du lisier… Passons aux choses        sérieuses, le sentier quitte la civilisation et nous nous retrouvons à fleur de falaise au bord de l’orbe, le single est magnifique, des passages sont découpés dans la rocher et nous passons sur nos vtt dans ces tunnels de calcaire. Le sentier quitte la rivière et nous débutons la plus grande et difficile ascension de notre périple : près de 1000m de dénivelé nous attendent. Le début de la montée est très raide entre 10% et 20 % de pente et exposé au soleil. Nous sommes vite réchauffés ! Ensuite la piste forestière devient moins pentue et nous cheminons au milieu d’une épaisse forêt noyée dans la brume. Soudain nous arrivons sur les premiers pâturages, la brume se dissipe nous voyons le sommet à atteindre, il parait encore loin… la route va être longue. Les derniers lacets sont très abrupts et le final du Suchet s’effectue au milieu des pâturages.Il est plus facile de tirer des bords que de prendre la pente de face. Voilà tout le monde est au sommet, la vue sur les reliefs du jura est magnifique, nous savourons ce moment avant d’attaquer une dure descente.

Au départ la trace GPS ne nous faisait pas passer au sommet, mais le détour était très tentant, j’avais repéré un chemin de crête qui effectuais la descente. Les premiers tours de roue sont réalisés dans un cadre exceptionnels le sommet est au-dessus des nuages et nous avons l’impression d’évoluer sur une ile. Les passages en prairie est technique, de petits rochers blanc nous rendent la progression difficile. Mais la suite est dantesque, le sentier part dans les sous-bois et nous gratifie d’une pente abrupte, de racine et passages trialisants. Nous somme en grande difficulté, nous descendons parfois sur le vélo et souvent à côté. Mais heureusement nous ne subissons pas trop de chute. La piste se fait plus accessible et après 2 jours sans descente techniques nous nous régalons. Midi est passé depuis peu et nous décidons de nous arrêter pour la pause repas. Nous avions fait suivre des sandwiches dans nos sacs à dos, et ils sont les bienvenus après les efforts de la matinée. La pause est de courte durée, car devant nous se dresse le Chasseron et ses 1600m d’altitude. Nous remontons sur nos VTT et à peine partit un chamois nous fait l’honneur de sa présence ! Au bord du chemin il nous regarde tranquillement et se demande qu’est-ce que ces 4 gugusses font là. Encore un moment magique !! Nous continuons la ballade et remplissons nos gourdes à une fontaine suisse. Tout le monde rempli sa poche à eau au maximum car nous quittons la civilisation pour un moment. La montée du Chasseron est raide mais elle s’effectue sur une piste assez roulante. Damien qui a pris goût aux montées impossible escalade le dernier km sur le très abrupt sentier de randonnée. Nous préférons la piste qui bien que plus longue offre un meilleur rendement. Enfin le sommet ! Et encore une fois la vue est somptueuse, un panorama à 360° entre Jura et lac de Neuchâtel s’offre à nous. Le sommet a un versant vertigineux, le surplomb domine les pâturages en contre bas de plusieurs centaines de mètres. 


Nous voici dans la descente au milieu des vertes prairies jurassiennes. Les vaches ont de quoi brouter ! La trace nous conduit au milieu d’une ferme ou « trois petits fermiers suisse » d’au moins 100kg chacun nous interpellent. Le chemin que nous empruntons est interdit au VTT suite à des dégradations. Nous discutons avec eux et vu que nous sommes des « gaillard Français » ils nous laissent passer. Nous continuons sur les prairies fleuries et peu à peu la piste s’assombrie pour laisser place à une épaisse forêt  et soudain devant nous les gorges de la Pouetta apparaissent. Alors que rien ne présageait ce lieu, nous voilà embarqué dans une bien singulière aventure. Le vélo sur le dos nous marchons à fleur de canyon sur un chemin aménagé mais pas très sécurisé, sur notre droite la falaise nous surplombe et à notre gauche le précipice et le torrent. La surprise passée, nous apercevons une gerbe de fleur sur un perron rocheux. Pour rassurer tout le monde je dis que cela doit surement être en hommage à quelqu’un qui a glissé du chemin…. Et aussi rapidement qu’il avait commencé le canyon se termine et nous retrouvons les paysages typiques des plateaux jurassien.
Prochain objectif le Creux du Van !!! L’ultime ascension se fait dans la bonne humeur, tout le monde à retrouver des forces, et les attaques s’enchainent dans le groupe. En bon roublard je profite de la vue du sommet pour aller chercher les points du maillot du meilleur grimpeur !
L’effort est largement récompensé par le panorama du Creux du Van. Un cirque de pierre calcaire qui domine les monts alentour. L’aplomb est vertigineux aucune barrière de sécurité,  nous pouvons nous en approcher, enfin pour les plus courageux, et admirer le lieu. Nous faisons une bonne pause, et Jean mi Alex et moi nous rendons compte que nous n’avons plus d’eau. Là Damien sort sa poche à eau et on découvre qu’il n’a pratiquement rien bu de ces 3 litres depuis midi… il est 16h30 !!! Le sherpa nous ravitaille tous : énorme ! Nous retrouvons Marie qui est venue depuis la vallée en courant et nous savourons tous les cinq ce moment. Il est 17h le moment est venu de redescendre, Après un passage à grande vitesse sur piste forestière  nous tentons des variantes techniques en mono trace, Damien qui est novice dans le domaine apprend à grand train et arrive à suivre le rythme.  Nous rejoignons les gorges de l’Areuse direction Neuchâtel. Le Soleil décline et se reflète sur le lac. Nous finissons l’étape avec un grand sourire sur les balcons du lac. Voilà Gare de Neuchâtel terminus d’une bien belle balade.