Première partie l’ange :

Réveillé par les premières lueurs du soleil je découvre le paysage après une nuit d’orage. Un léger saupoudrage de neige fraiche a recouvert les sommets qui nous entourent. Le tableau est idyllique. Notre cher hôte ancien douanier et fermier qui s’est reconverti dans la restauration parle un excellent français. La veille il nous a concocté un super repas dans son bistro : pate recette des alpes et sa coupe de glace chocolat fondu… un des meilleurs repas du séjour surement le plus convivial. Je dis pas ça parce que c’est le premier suisse a nous offrir une bière ! Donc rendez vous 7h dans le bistro pour le petite dej, café, miel et un fromage local, tout fait ventre !

Pour prendre le train de 17h a Montreux qui doit nous ramener en France nous décidons de prendre le bus qui nous conduit a mi col. Le bus n’a fait que quelques km que nous nous arrêtons : sur la route un troupeau de vaches descend de la montagne. Elles sont décorées avec des branches de sapin sur la tête et d’énormes cloches autour du coup. C’est pour l’occasion d’une fête traditionnelle à Adelboden.

 

 

 

Après plusieurs arrets troupeaux le bus nous déponse et nous enfourchons nos bikes trop heureux de pédaler dans ce panorama. C’est avec un gros pincement au cœur que l’on bascule au dernier sommet de la traversée. Nous rejoingnons la vallée par une piste puis route étroite. Jean mi coupe un virage en épingle (si si c’est possible) et se retrouve face à face avec un bus…. Au petit jeu de la dégonfle c’est jean mi qui perd (trop costaud le bus) l’ange veille encore sur nous ! La vallée est parcourue a vive allure une piste large longe un torrent en ébullition, nos regards s’accrochent sur les sommets fraichement enneigés, le soleil brille et les jambes tournent seules.   

 

Puis l’ange laisse place au démon.

Nous changeons de vallée pour prendre la direction de Gstaad, la pente est raide, dans un champ un chat noir chasse les mulots, le ciel peu à peu s’obscurcit. La pluie commence à tomber, les degrés à chuter. Arrêt rapide nous enfilons nos Kway. Le chemin joue aux montagnes russes et la pluie redouble d’intensité. La descente vers Rougement sur une route détrempée et avec une température bien en dessous de 10°C va nous etre fatale. J’ai les jambes raides, les pieds et main brulent de froid j’ai une impression de détachement comme extérieur a mon corps. Jean mi prend un relais et me propose d’écourter. Il nous reste encore 50km à parcourir et dans ces conditions ça ne serrait pas raisonnable. D’un coté je n’ai pas envie de bâcher et j’ai peur de finir sur un gout d’inachevé mais je suis complètement anesthésié. Notre périple sur le vélo s’arrête en gare de Rougemont, il est midi on est transi de froid et nous montons dans le train direction Montreux. Les radiateurs sont pris d’assaut !
Voilà Montreux le lac Léman, les bagages dernier repas suisse et nous sommes en route pour la France